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Un culte où l'on a parlé de violences conjugales

Le 8 mars 2022, Journée des Droits des femmes, un temps de louange en la paroisse de L’Eglise protestante unie à Dieulefit a été consacré aux victimes de violences dans le cadre familial.Ce temps était animé par Edith Tartar Goddet. Les contenus de ce message ont tous été empruntés à différents textes produits par des membres de l’association Une place pour Elles. En voici le déroulé.


Après des échanges de nouvelles entre et sur les participant.e.s (nous étions13), Geneviève la pianiste a joué un morceau musical écrit par une femme, peu connue dans le monde de la musique.

Puis nous avons chanté, le chant 619 Prends ma main dans la tienne, car pour aborder le sujet si douloureux des violences interpersonnelles, il est préférable de se sentir soutenu, porté par la main de Dieu, sécurisante.


Le temps de louange s’est déroulé ensuite selon le déroulé suivant.


Chacune, chacun a le droit de vivre et de se sentir en sécurité : approches chiffrées des violences intra familiales.

L’association 1901 Une place pour Elles s’est fixée un seul objectif : la sensibilisation et l’information du grand public sur les violences conjugales.

"Voici une chaise qui est dédiée à celles qui tombent sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon". En France, elles étaient 113 à trépasser en 2020 : une femme meurt en France tous les deux jours et demi.

Une enquête du ministère de l’Intérieur « cadre de vie et sécurité » estime (sur la période 2011 – 2018) qu’il y a en moyenne par an 295 000 cas de violences conjugales dont 213 000 concernant des femmes. Cette même enquête estime que les violences sexuelles sont rarement suivies de plaintes.


Concernant les violences faites aux enfants. En 2018, 122 mineurs ont trépassé à la suite de violences; 80 sont morts suite à des violences dans le cadre familial. 23 560 plaintes ont été déposées pour des violences sexuelles dont 7 260 dans le cadre de la famille. Tous les faits de violence ne font pas tous l’objet de plaintes.

Ces chiffres ne sont que le haut de l’iceberg des violences physiques, psychologiques et économiques, que subissent quotidiennement des milliers de femmes.


Une place pour Elles veut prendre sa part dans ce combat porté par les pouvoirs publics et les associations. Il ne s’agit pas de faire ce que d’autres font (soit ils sont des professionnels dans leur domaine, soit ils sont compétents) : la mise à l’abri, l’accompagnement individuel et psychologique, le suivi des enfants, l’écoute et le conseil via le numéro national 3919, etc mais bien d’être complémentaires, en œuvrant pour la sensibilisation du grand public tout en faisant connaître ces interlocuteurs déjà engagés.

Nous portons la conviction que sortir ces femmes de l’oubli et du déni, leur donner une place symbolique permet de faire avancer la prise de conscience générale dans la société.


Mettre ensemble ces faits sous le regard de Dieu.

Rappelons-nous des paroles du pasteur baptiste Martin Luther King, prix Nobel de la Paix, pasteur protestant baptiste : « Ce qui m’effraie, ce n’est pas l'oppression des méchants ; c'est l'indifférence des bons. » L’un des drames de la violence conjugale, c’est le tabou, le silence qui l’entoure et ce temps de louange peut être l’occasion ensemble de nous interroger : comment faire reculer l’indifférence dans nos communautés à l’égard de toutes les formes de violence ?


Puis les participant.e.s ont été invités à la prière qui est une façon d’agir, de se mobiliser pour un chrétien, en leur proposant de partager la prière en lisant une des phrases ci-dessous :

"Seigneur chaque fois que je dis comme le dit le psalmiste (94. 17-19) : Je ne tiens plus debout !" je vois que ta bonté me soutient.

Et quand j'ai le cœur surchargé de soucis, tu me consoles, tu me rends la joie.

Tu appelles chacun par son nom, tu restaures chacun dans sa dignité, fils, fille d’Abraham.

Tu poses ta main, tu vois chacun de nous, tu poses ton regard bienveillant sur chacune de nos vies, tu t’intéresses à nous, à ce qui nous a courbés.

Nous te remettons toutes celles et ceux que la vie a courbés, qui se sentent liés, emprisonnés par la maladie, l’exclusion, les violences. Nous prions particulièrement pour les femmes victimes de violences conjugales, en ce temps de confinement, ainsi que leurs enfants.

Seigneur, tu nous redresses, tu fais de nous des femmes et des hommes debout, devant toi.

Amen".


Chant 260 : Nous venons dans ta maison pour t’adorer

Parcours dans les textes bibliques : que dit la Bible des violences faites aux femmes?

Le message clé des textes bibliques sur le couple, c’est l’altérité, la valorisation du différent. Eve vient mettre une limite à la toute-puissance d’Adam par sa différence. Or la violence conjugale, c’est vouloir faire taire l’altérité, l’étouffer.

Quelques personnages : Abraham vend sa femme Sara à Pharaon qui abuse d’elle ; la concubine du lévite, découpée en morceaux après avoir été abusée toute la nuit : constatez qu’elle avait quitté son mari quand cet épisode prend place (Juges 19) ; David abuse sexuellement de Betsabée (elle n’a pas le choix, il la fait prendre par ses soldats et amener au palais, elle sera toujours présentée comme la femme d’Urie) ; le viol de Tamar par son demi-frère Amnon (enfants de David) en 2 Samuel 13, etc…


Regardons et écoutons particulièrement le texte de Juges 19 dont voici quelques extraits … et échangeons librement sur ce sens de ce texte : qu’est-ce qu’il a nous dire aujourd’hui ? Quelles responsabilités portent les témoins de cette scène ? Quelles culpabilités pour les auteurs et les témoins consentants ?

Le récit de Juges 19, peu connu des participants, a fait l’objet de multiples réactions et commentaires. Plusieurs personnes présentes ont témoigné de leur vie professionnelle aux côtés d’enfants ou de femmes maltraités dans le cadre de leur famille. Ce moment fut émouvant et a débouché sur la question « Que pouvons-nous faire, nous ici ? ».


La prière d’intercession a été lue ensemble ; chacune et chacun prenant sa part. Elle fut suivie d’un temps de prière libre.

Seigneur, Dieu, aucune violence ne reste cachée devant toi. Tu entends les cris, même les cris derrière des portes fermées, même les cris silencieux qui ne sortent pas de la bouche.

Tu vois les blessures, cachées par le maquillage, couverts par les pull-overs à manches longues, invisibles graveées dans des âmes.

Nous te demandons ton aide pour les victimes de toutes sortes de violences.

Que leurs cris soient entendus, que leurs souffrances soient vues, que personne ne ferme la porte, que certains trouvent le courage d’intervenir.

Nous te demandons ton aide pour des personnes qui osent sortir de la spirale de la violence. Qu’elles trouvent des personnes qui les accueillent, qu’elles trouvent l’encouragement et l’accompagnement pour surmonter ce qui leur est arrivé. Qu’elles reprennent confiance en elles-mêmes et en la vie.

Nous te demandons ton aide pour des personnes qui ont des doutes que quelque chose se passe dans leur entourage, qui est malsain. Comme c’est délicat. Qu’elles trouvent le moyen de proposer leur aide, de se tenir disponible pour garder une porte de sortie ouverte.

Nous te demandons ton aide pour les auteurs de violences. Qu’ils deviennent conscients de ce qu’ils sont en train de faire. Qu’ils reconnaissent avoir besoin d’aide. Qu’ils prennent leur responsabilité pour changer vraiment leur comportement.

Seigneur, face à la violence, nous te demandons ta bénédiction et ton soutient pour toute relation qui a commencée par la force d’amour. Que tu protèges ce bonheur, et nous apprend à prendre soin des uns des autres toujours et de nouveau.


Notre Père Bénédiction : Que le Dieu de tendresse, qui a levé Jésus d’entre les morts, fasse lever en nous ce qui est mort et nous conduise à la Vie ! Il nous appelle fils d’Abraham, fille d’Abraham et nous relève. Allons dans sa paix.

Chant 882 : Que la grâce de Dieu soit sur toi


Des échanges libres ont suivi le temps de louange. Un projet se dessine : celui de proposer des temps de parole ici sur la ville de Dieulefit et ouverts à toutes, tous sur des questions essentielles, existentielles autour de la bien traitance les uns envers les autres.


Edith Tartar Goddet



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